Le souci actuel qui nous empêche toute avancée dans l'écologie tient tout simplement dans les fondements de notre économie : le libéral, ou l'économie de marché. Celle-ci fonctionne sur le postulat de la consommation et de l'augmentation de celle-ci, conduisant à la croissance. Dans ce cas, comment demander à une population qui consomme à longueur de journées de faire des économies, de consommer différement, mais surtout, de consommer moins ?
Le paradoxe est d'autant plus criant du fait que cette économie libérale récompense justement les plus gros consommateurs, de manière consciente ou non : carte de fidélité, prix préférentiel sur les lots plus importants, etc. Combien de personnes achètent plus de choses qu'elles ne leur en faut selon ce sacro-saint principe "d'économie" ? (le entre-guillemets est volontaire, puisque en arrivant à la caisse, vous paierez plus cher, forcément)
Le fait est que le premier problème écologique se trouve dans l'augmentation de l'effet de serre, dû à des rejets de CO2. Pour rejeter moins de CO2, il faut - comme je l'ai dit plus haut - à la fois consommer moins et différement. Pour cela, et au lieu de proposer la création de nouvelle taxes systématiquement, il faut inciter le consommateur par des carottes (rappelons que le consommateur n'est pas pourvu de bon sens par défaut, et surtout pas intéressé du destin de son prochain, dans une majorité de cas). L'idée simple à mon sens pour aider à faire baisser cette consommation pourrait être la mise en place de tarifs dégressifs, mais - au lieu de le faire sur des gros volumes - sur des volumes de plus en plus faibles.
Prenons le cas de la consommation d'électricité et/ou de gaz. Les derniers chiffres que j'ai de la consommation annuelle électrique d'un ménage type font état d'environ 5000Kwh (j'arrondis). Mettons que diminuer la consommation électrique en France de 10% serait en soit une énorme avancée. La consommation électrique moyenne annuelle serait donc de 4500Kwh. Faisons donc en sorte que les fournisseurs d'énergie facturent le Watt 20% moins cher pour les ménages qui n'atteignent pas ce palier, mais faisons en sorte qu'il soit 7.5% plus cher pour ceux qui dépassent ce palier.
Diminuer sa consommation de 10% n'est pas vraiment difficile, il suffit juste de faire plus attention. Pour le fournisseur d'énergie, le fait que des personnes paient plus cher parce qu'ils consomment plus d'électricité contrebalancent ceux qui consommeront moins, et donc paieront moins. Dans tous les cas, tout le monde est gagnant : ceux qui veulent continuer à gaspiller le courant paient - mais pas fondamentalement plus cher - alors que les autres font des économies, répercutés sur leur pouvoir d'achat. Devenir écolo permettra de plus consommer ! Bien sûr, cette idée est à décliner pour les autre types d'énergies, sauf le pétrole à destination automobile. L'effet pervers est réel : si le prix du litre est moins élevé dans le cadre d'une consommation moindre, les consommateurs feront simplement plus de pleins d'essence, et consommeront fatalement plus d'essence (les arrêts à la pompe). Pour ces derniers, il faudrait plutôt mettre en place des mesures fiscales qui inciteraient à acheter des voitures neuves (moins polluantes que les débris que l'on voit parfois rouler) mais surtout de petites cylindrées. A ce propos, les "Jupettes" étaient une bonne idée en soi.
Rajoutons qu'il faudrait aider fiscalement l'achat d'appartements ou d'immeubles, là aussi neufs ou quasi-neufs (ils sont mieux isolés), avec une aide dégressive selon l'âge du logement, le type d'isolation, les éco-utilisation, etc. A noter que ces mesures permettraient également à des personnes de se rapprocher de leur lieu de travail, et donc, de moins prendre la voiture. En soi, cela ne remettrait pas en cause l'économie libérale.
Bon, ce billet est un essai, ne voyez pas en cela quelque chose d'exaustif, il s'agit simplement des pensées d'un "simple" citoyen plutôt désespéré des idées de nos soi-disant têtes pensantes...