Dire que l'année 2012 n'a pas été de tout repos est un euphémisme. Il s'agit clairement de la meilleure année réalisée par eviGroup depuis sa création. Les tablettes ont encore tenu le haut du pavé, et les volumes ont explosé. Cela s'explique aisément : nous avons sorti la première tablette Android4 à 159€ en Avril, la Yzi. Elle a été suivi par ses petites soeurs : d'abord la YziPro, première Dual-Core à moins de 200€ puis la YziPocket, première tablette 7 pouces à écran IPS à moins de 130€ !

En terme de volume donc, eviGroup a vendu presque 3 fois plus de tablettes que l'année 2011. Cela a été notamment très fort sur cette fin d'année où les stocks étaient toujours très limites. Cela continue même en ce mois de Janvier 2013 puisqu'il s'annonce déjà exceptionnel.

En terme de Chiffres d'Affaires, c'est moins évident : le volume a été très fort, mais c'est grâce à un ticket d'entrée beaucoup plus faible que les années précédentes. Imaginez plutôt : en 2011, pour acquérir une tablette eviGroup, il fallait au moins débourser 399€. Cette année, le premier prix est à 129€ ! Et quand vous avez une YziPro, très bien dotée, à 199€, alors que notre haut de gamme Windows 8 culmine à 1190€, vous avez une idée de la chute du panier moyen.

Celui-ci se situe donc à moins de 300€ en 2012. C'est une énorme chute par rapport à 2011 où il se situait à 800€, et même à 1250€ il y a deux ans ! Le marché continue sa mutation, et on est loin de l'année 2009 où le marché mondial des tablettes était de 300 000 unités par an. Cette année, rien qu'en France, le marché des tablettes avoisine les 3 millions d'unités. Un marché qui explose donc en volume grâce à une accessibilité record.

Il ne faut pas être devin pour voir ce qui va se passer en 2013 : le marché continuant de croître, la pression sur les prix entre concurrents va s'intensifier. De nouveaux concurrents arrivent, et ceux-là sont très spéciaux car ils éditent à la fois le logiciel et le matériel : il y a Microsoft, avec sa Surface, qui a un avantage concurrentiel puisqu'il ne paie pas sa propre licence Windows. Il concurrence ceux qui été auparavant ces partenaires. Cela a clairement jeté un froid notamment sur le fait que nous ne leur présentons plus nos prototypes ou nos travaux, de peur qu'ils soient récupérés. Et cela a eu un effet sur notre R&D, qui investit plus que jamais Android. Notre première impression a d'ailleurs été la bonne.

Car chez eviGroup, Windows 8 se tape un bide : les clients demandent (exigent) Windows 7 ce qui fait que 95% de nos tablettes vendues depuis la sortie de Windows 8 sont encore des tablettes Windows 7. Ils ne comprennent rien à la différence ARM/x86 et de toute façon, ils doivent tout redévelopper pour Modern UI (l'interface de Windows 8, anciennement Metro) puisque Win32 (et l'interface classique, le desktop) est condamné à terme. Quitte à tout redévelopper, autant tout redévelopper sous Android ou iOS.

Un autre concurrent est entré dans l'arène : il s'agit de Google. La situation est un peu différente de Microsoft puisque Google ne nous fait pas "payer" la licence Android. De fait, cela est moins dérangeant, on peut se battre contre eux avec les mêmes armes. Sauf que... Google en profite pour vendre ses tablettes prix coûtant : pour cette société, vendre la tablette en soi n'a aucun intérêt, ce sont les pubs qui vont s'afficher sur Android qui l'intéresse. Le problème peut donc se poser de la même manière que Microsoft. Pour autant, dans les faits, les tablettes de Google sont distribuées (pour le moment) de manière assez confidentielles (surtout les Nexus 4 et 10), elles ne sont pas vendues à prix coûtant, quoiqu'on veule vous faire croire, et surtout, elles sont calibrées pour affronter l'iPad de face : pas de connectivité et une mémoire interne notamment.

Comme nous ne nous battons pas en frontal avec l'iPad, cela n'est pas dérangeant : la YziPocket montre cet état de fait. Elle est comparée à la Nexus 7 mais est plus fine, plus légère, à une connectivité étendue et une mémoire amovible. En contrepartie, elle est moins puissante mais 40% moins chère. Deux philosophies et deux marchés donc. Il n'y a pas lieu de paniquer :)

Comme je le disais plus haut, la principale "menace" devient la guerre des prix : on retrouve une situation analogue à celle des lecteurs MP3, il y a quelques années. Les prix deviennent minuscules, les marges également. On trouve de tout, du meilleur comme du pire, et finalement la bataille sur le prix seul n'a plus de sens. Il a donc y avoir en 2013 de belles machines à des prix encore plus doux, à n'en pas douter, mais aussi beaucoup de mauvaises machines. Le nombre de concurrents se rationalise déjà en 2012, et 2013 verra arriver de façon encore plus forte des marques qui vont vendre des tablettes comme on vend des paquets de lessive. Carrefour, qui s'est lancé ce Noël avec une grosse campagne de publicité, en est un bel exemple. S'adresser à un segment de la population qui va d'abord ce magasin pour faire des courses montre à quel point la tablette est devenue un produit de consommation courante. De fait, cette concurrence se battra sur les prix, absolument pas sur les spécifications ou le service, et entrera plus en concurrence avec les tablettes low-cost (chinoises notamment) en rassurant le consommateur sur la marque, et la disponibilité du personnel (après tout, on va faire ses courses toutes les semaines).

Comment se différencier ? Sortir des tablettes low-cost n'a pas d’intérêt si elle sont low-quality : d'autres le font très bien. Sortir des tablettes low-cost mais avec un niveau de qualité plus acceptable devient compliqué, de part la présence de Google sur le marché des tablettes. Sortir une tablette et faire un plan marketing massif oblige à avoir un prix de vente plus élevé au risque de se planter encore plus sévèrement puisque la concurrence a de toute façon plus de moyens marketing (il suffit de voir les campagnes Samsung). Il faut donc à la fois trouver une sorte de niche pour éviter les écueils, tout en s'assurant de garder une présence dans le grand public, pour qu'il sache qu'on existe. Il faut trouver une spécificité qui fait que vous ayez envie d'acheter une tablette eviGroup et pas une autre. Il faut même faire en sorte de ringardiser les autres tablettes via une innovation pour que vous ne vous ne pensiez même plus à cette même concurrence.

Evidemment, nous y travaillons. Je resterai avare en détail pour ne pas compromettre nos surprises. Cela ira de pair avec les autres de nos services, de notre SAV, de notre compétitivité. Nous resterons dans l'innovation : pour les tablettes Windows, en plus du prix compétitif à la sortie, nous avions réalisé de fortes innovations logicielles, avec Seline et Scale. Pour nos tablettes Android, la gamme est placée, les prix tiennent leurs promesses, il est donc désormais temps de travailler encore plus l'aspect innovant des produits.

Ce serait donc l'objet de 2013. Stay tuned !